Ce jeudi, le calme habituel du conseil municipal a été perturbé par une scène aussi insolite que percutante : des loutres masquées, pancartes brandies, ont investi le parvis de la mairie.
Derrière ces costumes faussement ludiques, une colère bien réelle : celle du Collectif des 4 Boulevards, mobilisé pour dénoncer trois années de nuisances liées aux aménagements urbains dans leur quartier.
🎭 Quand les riverains deviennent loutres
Derrière les masques, ce sont des habitants excédés qui s’expriment. Pollution, bruit, embouteillages, stress quotidien… Les travaux engagés par la municipalité ont transformé leur cadre de vie en parcours du combattant.
Le message est clair : comme l’animal discret et menacé par les atteintes à son milieu naturel, les habitants des 4 boulevards se sentent oubliés, étouffés, sacrifiés au nom d’une « ville apaisée » qui ne l’est plus pour eux.
🌪️ « Trop c’est trop » : la colère monte
Les slogans, eux, claquent :
« Créez aussi un havre de paix pour les 4 boulevards ! »
« Vous avez modifié notre habitat. Réajustez le tir ! »
« Asphyxiés par vos choix. »
La cible est directe : Michaël Delafosse, maire de Montpellier, accusé de faire la sourde oreille face aux alertes répétées des riverains.
Le Collectif réclame :
- un audit environnemental indépendant,
- des mesures immédiates contre la pollution sonore,
- un vrai dialogue, au-delà des présentations PowerPoint.
🌊 La loutre, symbole de résilience… et de résistance
Le choix de la loutre n’est pas anodin. Présente à nouveau dans le Lez, elle symbolise la biodiversité qui revient quand les conditions sont réunies. Or, à Montpellier, c’est justement cette qualité de vie qui, selon les manifestants, recule à vue d’œil.
Entre ironie visuelle et message de fond, la manifestation a fait mouche. Elle a même franchi les portes du conseil municipal, où l’élue Annie Yague a profité de la séance pour relayer la voix des riverains.