Des milliers de chiens et chats torturés, ébouillantés vivants et cuisinés à la poêle ou en ragout. Ça se passe chaque année en Chine, pendant le festival de Yulin.
Le festival qui fait aboyer
Depuis 2010, le festival s’attire de plus en plus de foudres de la part des militants en Europe qui demandent son annulation. La polémique commence alors à intéresser : des stars du cinéma ou de la chanson comme Pamela Anderson ou Matt Damon se joignent aux critiques.
Les activistes profitent aussi de l’essor des réseaux sociaux pour mobiliser. En 2015, le hashtag #StopYulin2015 a agrégé plus de trois millions de messages sur Twitter (qui est difficilement accessible en Chine).
Les premières pétitions en ligne commencent aussi à arriver. En 2017, l’une d’elles, lancée par une internaute brésilienne, atteint plus de 2,7 millions de signatures sur le site change.org. Une année plus tôt, ce sont plus de 11 millions de personnes qui avaient signé un texte lancé par des associations de défense des animaux, rapportait le Washington Post.
Un changement des mœurs en cours en Chine
Dans un premier temps, ces polémiques ont fait le bonheur des commerçants. Car l’attention médiatique apportée au festival a encouragé les ventes.
Mais très vite, c’est l’effet inverse qui s’est produit. « Les affaires vont particulièrement mal cette année. Je pouvais vendre plus de 30 chiens chaque jour les années précédentes, mais maintenant, je ne peux en vendre que cinq au maximum », a déclaré un boucher de Yulin au Shanghai Daily en 2015.
Le gouverneur de la région, qui était au départ sponsor de l’événement, s’en est ensuite désolidarisé et a demandé à ses fonctionnaires de ne pas prendre y prendre officiellement part. « Le soi-disant festival de consommation de viande de chien n’a jamais été officiellement reconnu par le gouvernement ni par aucune loi », s’est défendu un responsable auprès de l’agence de presse AP.
Et les mœurs comment également à changer en Chine, où le chien fait partie des animaux régulièrement consommés (même si son prix élevé le destine surtout aux classes supérieures). De plus en plus de citoyens deviennent sensibles au sort des animaux. « Mon fils, un lycéen, mangeait de la viande de chien avec nous. Mais il a décidé de ne plus jamais la manger l’année dernière sous la pression de ses amis », avait encore témoigné le boucher dans le Shanghai Daily.