Bruxelles, 8 mai 2025 – Le Parlement européen a voté, ce mercredi, la baisse du niveau de protection du loup, ouvrant la voie à une régulation plus souple de cette espèce pourtant emblématique et encore fragile dans plusieurs régions d’Europe.
Avec 371 voix pour, 162 contre et 37 abstentions, les eurodéputés ont adopté une résolution symbolique demandant que le loup ne soit plus considéré comme une « espèce strictement protégée » au titre de la directive Habitats de 1992, mais simplement comme une « espèce protégée ».
Concrètement, cela permettra aux États membres d’autoriser plus facilement les tirs de loups, notamment en réponse aux attaques contre les troupeaux. La droite et les groupes centristes ont soutenu le texte, en arguant de la nécessité de protéger les éleveurs et de réguler une espèce qui serait devenue « trop présente » dans certaines zones rurales.
À l’inverse, de nombreuses ONG de défense de la biodiversité dénoncent une décision politiquement motivée, qui ne s’appuie sur aucun fondement scientifique. Elles rappellent que le loup, avec environ 20 000 individus en Europe, reste une espèce en reconquête, encore absente de vastes territoires.
La France, l’Allemagne, la Suède ou encore l’Espagne ont vu des conflits s’intensifier autour du prédateur, dont la présence suscite tensions, fantasmes et instrumentalisations.
Le vote du Parlement européen n’a pas de valeur juridique contraignante, mais il met la pression sur la Commission européenne, qui avait déjà proposé en décembre 2023 d’abaisser le niveau de protection du loup.
Le sort du loup en Europe pourrait ainsi changer durablement dans les mois à venir, avec un équilibre toujours fragile entre conservation de la biodiversité et pression des intérêts agricoles.