Un massacre animalier dans une ville qui se prétend exemplaire en matière d’écologie
En février 2025, 200 chauves-souris Carollia perspicillata ont été euthanasiées au zoo du Lunaret, à Montpellier. Ces animaux n’étaient pas malades. Leur seul tort ? Être devenus encombrants pour une municipalité incapable d’anticiper et peu désireuse d’investir dans leur sauvegarde. À la tête de cette dérive : Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole, qui s’était pourtant fait le chantre du « bien-être animal ».
Une gestion politique aussi froide qu’uniformisée
Tout commence par la fermeture de la serre amazonienne, sur décision de la DDPP. Faute d’alternative crédible, les chauves-souris sont placées en quarantaine dans des conditions dégradées. La Ville envisage alors un nouvel enclos adapté, mais le projet est abandonné pour raisons budgétaires. Résultat : 200 animaux euthanasiés dans le silence d’un local technique. Sans urgence sanitaire. Sans solution recherchée sérieusement.
« M. Delafosse devait trouver une solution. Il en a trouvé une finale… Cela est insupportable », dénonce Rémi Gaillard.
L’indignation
La colère est partagée au-delà des cercles militants. Plusieurs figures politiques, dont certaines pourtant éloignées de Rémi Gaillard, se sont exprimées avec force.
« Il s’agit d’un scandale et d’une faute grave. Cette décision a été prise dans le dos de l’élu au bien-être animal. Comment peut-on signer un tel arrêté sans trembler ? », accuse Jean-Louis Roumégas, ancien député écologiste, dans une prise de parole très critique envers le maire.
Philippe Saurel, prédécesseur de Delafosse à la mairie, n’a pas mâché ses mots non plus :
« Que l’on ne nous dise pas que les chauves-souris étaient porteuses du Covid ou d’autres pathologies dangereuses pour les Montpelliérains. Sinon, pourquoi avoir attendu tout ce temps pour les éliminer ? »
Il a officiellement saisi le préfet de l’Hérault pour demander une enquête sur les responsabilités de cette « éradication ».
Au-delà de l’argument sanitaire ou logistique, une autre hypothèse circule : celle d’un projet de parc accrobranche prévu à l’emplacement de l’ancienne serre. Une idée relayée par l’ancien maire de Montpellier, qui ironise.
Si cela se confirme, la logique est glaçante : effacer la biodiversité vivante pour installer un décor artificiel censé la célébrer. Une opération de communication grimée en politique publique.
Hypocrisie municipale et mort planifiée
Le plus frappant dans cette affaire ? Le contraste abyssal entre les discours officiels et les actes. Pendant que la mairie posait fièrement pour recevoir un label « Ville amie des animaux », elle préparait dans l’ombre l’élimination de centaines de chauves-souris.
La Ville se dédouane en affirmant avoir contacté « plus de 1 000 structures ». Mais aucune trace sérieuse de cette démarche n’a été communiquée. Pas de relogement anticipé. Pas de transparence. Pas même de communiqué du maire après l’euthanasie.
Une mort évitable. Une décision politique
Les animaux auraient pu être transférés. Un enclos provisoire aurait pu être financé. Des solutions existaient. Le choix a été fait de ne pas les envisager.
Ce n’est pas un accident, c’est une décision politique.
« Il y avait une solution. Elle aurait coûté moins qu’un rond-point, moins qu’un panneau lumineux ou qu’un tram décoré. Mais on a préféré tuer », résume un militant local.
Montpellier prétend défendre la biodiversité, mais massacre dans le silence. Elle revendique l’écologie, mais agit en gestionnaire comptable.
Le maire Michaël Delafosse ne pourra pas dire qu’il ne savait pas. Il a signé. Il a autorisé. Il a tué.
Une hypocrisie politique jusqu’au bout : Rémi Gaillard demande la démission d’Eddine Ariztegui
Alors que l’élu au bien-être animal Eddine Ariztegui (Parti animaliste) déclare n’avoir pas été informé de l’euthanasie, Rémi Gaillard ne décolère pas. Pour lui, l’indignation a posteriori ne suffit pas :